Depuis quarante ans, Peter Sloterdijk prend quotidiennement des notes dans de grands cahiers qui n’ont jamais été exploités. Il a finalement décidé de publier une dizaine de ces cahiers, couvrant la période 2008-2011. À mi-chemin entre le journal et les notes philosophiques, écrites d’une plume vive et mordante, ces pages nous font découvrir l’auteur au travail – ses projets, ses voyages, ses colères, ses souffrances et ses émerveillements. On y lit les ridicules du temps présent, mais on y devine aussi l’angoisse de la mort, la solitude du penseur et la difficulté à vivre dans cette époque qui est la nôtre. « Quand nous partirons, nous aurons le sentiment d’avoir passé notre enfance dans l’Antiquité, nos années de maturité dans un Moyen Âge que l’on appelait la modernité et nos vieux jours dans une époque monstrueuse pour laquelle nous n’avons pas encore de nom. »
Entre bouillonnement intellectuel et mélancolie existentielle, ces notes font la lumière sur les coulisses de l’élaboration d’une des œuvres majeures de la philosophie contemporaine.