De Rousseau au Mont Ventoux, il n’y a peut-être qu’un tour de roue de vélo : celle de Peter Sloterdijk, philosophe dont on connaît la prestigieuse trilogie Sphères, les volumes majeurs que sont Colère et Temps ou Il faut changer ta vie, mais dont on ignore souvent les rapports complexes qu’il entretient avec la France. Il y exprime un amour teinté de distance et parfois d’ironie pour les grands auteurs français ou francophones – Descartes, Voltaire, Dumas, Althusser, René Girard, Bruno Latour et tant d’autres. Il revient sur les grands événements de l’histoire de France, notamment la Révolution. Il observe avec étonnement le monde et de la vie politique en France – on y trouvera entre autres un passage surprenant concernant Jean-Pierre Chevènement, et le texte fulminant paru sous le titre Théorie des après-guerres. Il évoque aussi les paysages et la montagne française dans un entretien inédit.
Cette mosaïque de vingt-deux textes (parfois parus en France en volume, parfois inédits) compose un portrait philosophique, politique, intellectuel et historique de la France telle que la voit Sloterdijk – sans complaisance, mais sans renier ses admirations.