Le Parc national de Prespa, en Grèce, constitue un monde à part. La formation des deux lacs, la diversité géologique des montagnes qui les entourent et les activités des hommes qui se sont, très tôt, installés sur ces rives, ont contribué à l’évolution de la biodiversité.
Prespa fut, au XIXe siècle, déchirée par les luttes entre Grecs et Bulgares désireux de secouer le joug de l’Empire ottoman, puis disloquée au XXe siècle entre la Grèce, l’Albanie et la Yougoslavie. Lorsque des ornithologues découvrent le site dans les années 1970, celui-ci est encore une zone interdite, et ses habitants ne circulent que munis d’un passeport. La magnificence et la richesse de Prespa sortiront peu à peu de leur isolement grâce aux naturalistes grecs et étrangers, qui réussiront à créer ce Parc national habité où les villages de pêcheurs et de cultivateurs cohabitent avec les monuments byzantins et les espèces endémiques. Mais, quand les Prespiotes cèdent à l’attrait d’une vie plus facile par le biais d’une monoculture de haricots, la biodiversité est en danger.
En conclusion de cette édition française, l’auteur envisage l’avenir de ce Parc national destiné à devenir sous peu le premier parc transfrontalier tripartite du monde, rendant ainsi à Prespa sa dimension naturelle d’origine.