2006 : une mouette meurt devant le Palais-Bourbon, l’armée entrepose des tonnes de médicaments dans des lieux secrets, des policiers abattent des canards, des chats sont abandonnés, les maires se préparent à gérer des stocks de cercueils, le virus de la grippe aviaire H5N1 passe. 2009 : H5N1 ne fait plus la une, c’est au tour du H1N1, les Français refusent la vaccination. Des animaux sont à l’origine de ces maladies infectieuses auxquelles s’ajoutent le SRAS, Ébola, West Nile…
Nous n’avons jamais été mieux armés pour faire face aux crises, et pourtant nos réactions restent souvent inadéquates, l’émotion publique supplantant la raison scientifique. « La Nature », ses bêtes sauvages et ses microbes deviennent facilement les boucs émissaires de nos craintes, masquant les raisons profondes de ces apparitions. Les bouleversements écologiques rapides et globaux induits par les activités humaines touchent la biodiversité dans son ensemble, jusqu’aux virus, bactéries et protozoaires. Or crise sanitaire et crise de la biodiversité ne font qu’une. Brisant les barrières qui séparent les animaux des hommes, ce livre appelle à une alliance nouvelle entre les sciences de la santé et celles de l’écologie, pour passer de l’absolu « lutter contre » à l’acceptation du « vivre avec » et, grâce à l’écologie de la santé, mieux anticiper et gérer les risques.