Shanghai, c’est la ville mythique par excellence. Capable de se renouveler cycliquement, de se rebâtir continuellement, on pourrait la croire dans un présent absolu, comme absente à son histoire, récente ou non, comme sans mémoire.
Mais ce qui était vrai au début des années 2000 ne l’est peut-être plus aujourd’hui. Ville à l’avant-garde, ville laboratoire, elle a connu des bouleversements majeurs. Les grands travaux ayant pris fin, la ville se tourne vers d’autres chantiers, se réapproprie son histoire en même temps que son territoire. Et la société participe au premier chef à ces nouvelles aventures qui sont comme les prémices du visage de la Chine elle-même dans quelques années.
Au cours de cette traversée des années 1980 à nos jours, Françoise Ged nous guide dans cette ville où l’ordinaire et l’exceptionnel sans cesse se côtoient. Les photographies de Yang Hui Bahai scandent son récit comme des voyants, des indices d’une époque en train de disparaître, remplacée par un temps pas encore tout à fait là.