Janvier 2017 : le premier train de marchandises reliant la Chine et la Grande-Bretagne ouvre la « nouvelle route de la soie » et témoigne du lien qui unit les deux nations depuis plus d’un siècle. Cette relation, pourtant, n’est jamais allée de soi.
Dans les années 1830, l’Angleterre tente d’équilibrer sa balance commerciale en important massivement l’opium produit en Inde jusqu’en Chine. L’empereur, soucieux des effets délétères de la drogue sur sa population, ordonne de détruire des tonnes d’opium et d’immobiliser les navires anglais. Les Anglais répliquent par la force. Après trois années de guerres côtières meurtrières, le traité de Nanjing cède Hong Kong aux Britanniques et ouvre le commerce en Chine.
L’ouvrage de Julia Lovell montre que, plus que les considérations stratégiques et commerciales, ce sont les stéréotypes racistes qui ont dicté les actions de chaque camp, et régissent leurs relations aujourd’hui encore. Dans cette entreprise de déconstruction des clichés, l’auteur puise aux sources chinoises aussi bien qu’européennes, nous plongeant au cœur des batailles et traçant sur le vif le portrait de leurs principaux acteurs.