17 juillet 2032. Dans une chambre d’hôtel, un vieil homme est allongé. Près du lit, l’unique fenêtre donne sur une ville tentaculaire aux tours innombrables. Indifférent, le vieil homme assiste à la dégradation lente de son organisme et dévide, en un ultime monologue, les souvenirs de sa vie dans les années perdues d’un siècle déjà lointain.
Ponctuant le récit de cette vie, l’apparition d’une femme dans cette chambre d’hôtel qui semble pourtant désert. Sa beauté éveille chez le vieil homme un désir désespéré. Vingt-quatre heures, le temps du roman, vont se passer en sa compagnie obsédante.
Étranger au paradis fait alterner le récit entre deux états, deux âges, deux époques : la course de la jeunesse face à l’immobilisme des derniers jours, l’agitation des aventures passées et le calme triste du vieil homme, l’âge d’or mythique de l’enfance en regard d’un monde désenchanté. Porté par ce mouvement de balancier, Étranger au paradis est à la fois un roman qui témoigne et un roman d’apprentissage. Le lecteur reconnaîtra le style de Philippe Lafitte qui, dans son troisième livre, privilégie l’écriture musicale et explore avec talent les multiples registres de la Mélancolie.