Théo a mis sa vie entre parenthèses. Pas une petite parenthèse. Vingt ans sans rien d'autre que le travail, sa réussite et l'alcool. Vingt ans sans désirs. Vingt ans à réprimer sa violence. Vingt ans de rendez-vous manqués avec son fils. Une vie dépourvue d'intérêt, passée à se prémunir de ces heurts qui pourraient fissurer une digue fragile.
Mais Théo est débusqué dans sa tanière. D'abord par Marion qu'il vient de recruter. Ensuite par Marie, nouvelle venue dans le bar où il a ses habitudes. Vingt ans plus tôt, la mère de son fils s'appelait aussi Marie. Sous la simple pression d'un prénom surgi du passé, les années où il connaissait le désir lui reviennent. Mais que peut-on espérer après s'être abstenu de toute relation pendant si longtemps?
Ironie, sensibilité et finesse de l'écriture, Hausse de l'abstention, deuxième roman de Philippe Mathieu, dessine le portrait attachant d'un quinquagénaire en plein désarroi.