J’ai soufflé mes 80 bougies avec peine.
Moins on a de souffle, plus on a de bougies à éteindre.
Mais il reste de la lumière sous mon chapeau…
Avant qu’elle ne s’éteigne définitivement, je voudrais remercier tous les vieux qui m’ont apporté du bonheur.
Les grands-mères qui m’ont fait des gâteaux et des tricots pour avoir chaud, les grands-pères qui ont réparé nos vélos.
Les anciens combattants cliquetant de médailles, et ceux qui n’en ont pas.
Et les artistes, les musiciens, les poètes, les peintres.
Je leur dois des frissons de plaisir et la chair de poule.
Ils m’ont enchanté.
Leurs œuvres de vieillesse sont souvent plus belles que leurs œuvres de jeunesse.
Jean-Louis Fournier