Alors que se profile la béatification de Jean-Paul II, pas un jour ne passe sans que l’église catholique soit prise dans la tourmente, confirmant une histoire parsemée d’événements et d’épisodes bien loin de la foi et de l’élévation de l’âme. De l’authentique guérilla urbaine pour l’élection de l’évêque de Rome au trafic des reliques, de la gestion des catacombes à la tarification des Lieux saints et de la pénitence, l’ombre du péché gagne la hiérarchie ecclésiastique dès qu’elle se consacre à une activité commerciale et financière.
L’église de Rome devient un État en sacrant un empire divisé en États vassaux pour autant de ressources à gérer – avec la bénédiction d’un empereur chargé de la protéger, ainsi que ses biens. Qualifié de souverain pontife, le Pape s’entoure de cardinaux, d’évêques et de diacres en s’appuyant sur un pouvoir financier d’inspiration féodale, qui se caractérise par la continuité des legs et des rentes. Telle est l’origine de la sainte caste qui se perpétue à l’aube du IIIe millénaire.
De la naissance de celle-ci aux rapports du Vatican avec le fascisme, en passant par la Seconde Guerre mondiale, l’Opus Dei et les récentes affaires de pédophilie, Claudio Rendina reconstitue deux mille ans d’intrigues, de luxure, de duperies et de trafics. Mais il n’omet pas les hommes et les femmes d’Église sincèrement dévoués à l’esprit du christianisme : les franges pures de l’Église, toujours plus rares, qui embrassent leur mission jusqu’au martyre ou qui s’engagent dans divers domaines de la société et de la science. Des personnalités parfois abandonnées à elles-mêmes, mises à l’index ou encore condamnées par la Congrégation pour la doctrine de la foi…