Pour Peter Sloterdijk, l’année 1492 sonne le début de cette « mondialisation » qui a été précédée, du point de vue scientifique, par « l’arrondissement » d’une planète que l’on croyait plate. Esprit d’entreprise et goût du risque caractérisaient ce phénomène d’abord porté par des découvreurs et des investisseurs, et qui a pris aujourd’hui une forme essentiellement économique.
Dans la phase finale de la globalisation, le système mondial s’est totalement épanoui ; il donne à toutes les formes de la vie les traits du capitalisme. Peter Sloterdijk utilise le Palais de cristal de Londres, lieu de la première Exposition mondiale de 1851, comme métaphore extrêmement éloquente de cette situation : le palais symbolise le caractère inévitablement exclusif de la globalisation, la création d’une structure de confort, c’est-à-dire la construction d’un espace intérieur prenant la forme d’une « gelée hyperactive » qui avale les humains devenus des consommateurs, un milliard et demi de gagnants de la globalisation – ils sont trois fois plus nombreux à attendre devant la porte.
« Le fait central des Temps Modernes n’est pas que la Terre tourne autour du soleil, mais que l’argent court autour de la Terre. »
Avec les moyens d’un grand récit d’inspiration philosophique, Peter Sloterdijk trace les contours d’une théorie du temps présent.