Préface de Michel Schneider
C’est à l’âge de dix-neuf ans que Robert Schumann fit la connaissance de Clara, enfant prodige du piano. Ils jouaient ensemble à quatre mains, il improvisait pour elle. Leur amitié passionnée se transmua bientôt en un amour conscient de lui-même, auquel s’opposa vigoureusement le père de Clara. Après trois années de souffrance et de clandestinité, ils passèrent outre le refus paternel et se marièrent le 15 septembre 1840. Les lettres publiées dans ce volume s’arrêtent à cette époque.
Unique de simplicité et d’émotion romanesque, cette correspondance nous donne à voir deux existences pour lesquelles l’amour et la musique ne sont qu’une seule et même chose. Chez Clara, l’on découvre aussi un amour filial torturé, et ce que la vie de virtuose comporte, même dans le succès et la gloire, de travail forcené et de solitude. Chez Robert, se dévoilent les souffrances et exaltations de la création.
Un duo extraordinaire, où l’enthousiasme et la sagesse, la fierté et l’humilité, l’ardeur, et surtout l’appel constant de la musique, se font entendre dans la joie et la douleur d’une adoration réciproque.