Au début du XXIe siècle, dans une France largement sécularisée, les prêtres ne font pas la une des médias. Pourtant, dans les moments fondamentaux de la vie – la naissance, le mariage ou la mort – les Français se tournent encore vers eux. Et chaque année, des hommes jeunes n’hésitent pas à répondre à l’appel du sacerdoce, choisissant une vie à rebours de l’air du temps.
Qui sont-ils ? Qu’est-ce qui les motive ? Comment vivent-ils ? Quelles sont leurs questions, leurs doutes, leurs convictions ? Quels regards portent-ils sur l’Église, sur la société ? Que pensent-ils du « retour de la messe en latin » ? Monique Hébrard a longuement rencontré cinquante d’entre eux pour un dialogue sans tabou. Ils parlent très ouvertement, y compris de la manière dont ils vivent leur sexualité ou de leur malaise à propos de la position de l’Église sur les divorcés remariés.
Tous témoignent, à travers des parcours d’une grande diversité, d’un immense désir d’être au service des hommes et des femmes de notre temps, pour les accompagner et leur manifester concrètement le message d’amour de l’Évangile. Il ressort de ces rencontres que les caricatures ne sont pas de mise : ceux qui portent le col romain ne sont ni « traditionnalistes » ni « papistes » ! Et les « vieux militants » ne sont ni désabusés ni dépourvus de spiritualité.
Si les vocations se font plus rares, si le vieillissement du clergé est indéniable, les prêtres qui s’expriment ici récusent l’idée d’être « les derniers des Mohicans » ; ils apparaissent plutôt comme des « défricheurs d’avenir », totalement engagés dans la vie de la société pour répondre aux aspirations de l’homme contemporain.
En 2006, la France comptait 20 523 prêtres (dont 5 083 appartenaient à une congrégation ou à un ordre religieux).