Georges-Arthur Goldschmidt propose ici une étude pénétrante de la pensée psychanalytique et affirme que la découverte freudienne tient, beaucoup plus qu’on ne le pense, à la structure même de la langue allemande. Baignant dans cette mer, Freud en aurait reconnu les courants. Au début du XXe siècle, le psychanalyste viennois a exploré l’allemand comme on ne l’avait guère fait avant lui. À la fois langue d’enfance et langue de l’espace concret, elle s’offre au regard dans tous ses replis et à l’écoute dans toutes ses nuances. C’est cet inconscient à fleur de mots que Freud a sondé. Il nage dans cette eau qui l’entoure de toutes parts, mais il y plonge aussi et ramène à la surface ce qui s’y cachait, les pulsions refoulées.
Ainsi est porté au niveau de la pensée ce qui, en Allemagne, va déclencher l’irrémédiable : la catastrophe future de l’holocauste.