« Depuis plus d’un an désormais, je multipliais les périples à travers la Bretagne. J’avais arpenté ses montagnes, ses landes et ses vallons ; dormi dans ses forêts de hêtres ou dans des maisons battues par la pluie et le vent. J’avais flâné sur ses quais déserts, enjambé les murets de ses cimetières ; je m’étais reposé contre le granit de ses églises. J’avais rencontré des Bretons : certains m’avaient guidé, d’autres m’avaient égaré.
Ce que je poursuivais, c’était une impression, toujours la même, qui hantait chacun de mes voyages depuis des années, un sentiment fugace et fragile se nourrissant du souvenir de ce qui fut, n’est plus et pourtant demeure.
Et j’avais découvert que l’histoire de la Bretagne est celle d’une disparition. C’est pourquoi les Bretons sont si rêveurs et si fiers. Ils sont habités par la nostalgie de ce qu’ils auraient pu devenir. »
À travers ce récit de voyage où se mêlent l’histoire et les légendes, Guillaume de Dieuleveult, « Breton de Paris », raconte une autre Bretagne, bien loin des clichés et des pièges à touristes.
