« Ont-ils changé ? Elle les détaille du coin de l’œil. Ont-ils toujours l’air aussi soumis ? Avec l’âge, elle a peur de lâcher prise. Elle les sent qui l’observent, qui la guettent et profiteront de sa première défaillance. Elle le sait. Toute sa vie elle leur a imposé sa volonté. D’ailleurs, ils n’ont pas fait un geste pour s’en dégager. C’est peut-être ça le plus inquiétant. »
Chaque été, une famille va au rendez-vous que fixe l’aïeule dans sa maison - une vaste demeure, silencieuse et isolée. Une fois pris au piège, tous s’ennuient et essaient de faire comme si. Petit dernier, Claude s’étonne. Dans ses rêves, il voit souvent des avions qui tombent dès qu’on les fixe. Autour de lui, cet été-là, c’est pareil : si on observe ce qui se passe, les apparences ne tiennent pas longtemps, et les vérités tombent comme des obus.
Huis clos acéré, Tombent les avions est le premier roman de Caroline Sers. il a été récompensé par le prix du Premier roman 2004.