Scènes de ménage dans un vieux couple ou dernier avatar des démons nationalistes qui ont ensanglanté maintes fois l’Europe ? L’incompréhension monte entre Flamands et Wallons, et la Belgique semble s’éloigner inexorablement de la vieille tradition du compromis qui faisait son charme.
Mais à trop manier le compromis, justement, ne bascule-t-on pas un jour dans les compromissions, les petits arrangements et le flou qui voilent pudiquement les indélicatesses, les paresses, les démissions, les ambitions sordides ? De l’aventure coloniale de Léopold II à la faillite de Fortis et Dexia en 2008, le pays a de quoi douter de lui-même.
Pour Philippe Dutilleul le mal est profond, et il ne suffit pas de cultiver la nostalgie de « la Belgique de papa » pour se consoler. Au terme d’une enquête qui met les points sur les i – à droite comme à gauche, en Wallonie comme en Flandre – et appuie là où ça fait mal, cet observateur au regard acéré se demande comment sauver ce pays à la fois insupportable et indispensable, révoltant et délicieux.
Un livre d’amour et de colère qui raconte la Belgique comme nul autre.