« Les crimes du 13 novembre 2015 ne rencontrent pas la même affreuse compréhension que ceux du 7 janvier. Il reste que la rhétorique des assassins continuera de faire des ravages tant que l’idée de Dieu, et celle de sacré, ne seront pas entièrement dissociées de la violence. Ou pour mieux dire, tant qu’elles ne signifieront pas le contraire absolu de la violence. »
Le sacré est plus ancien que la religion, plus ancien que les dieux. Le sacré est pure fascination devant une force qui n’entend ni raison ni humanité. Une force où Simone Weil voyait la part d’inhumain de chaque homme. Une force qui met à genoux, devant un Dieu dont on se fait l’esclave, et pour l’honneur duquel on réduit ses frères en esclavage.
Cet essai tend à montrer que notre société, ou pour mieux dire notre culture, notre pensée, nos œuvres, ont quelque chose à offrir en réponse à cette force et à cet idéal meurtrier : une idée de l’humanité qui prend forme dans toutes les créations de notre esprit comme dans toutes nos œuvres d’art et qui a coûté des trésors de courage intellectuel et de courage tout court.